MAGAZÍN D'INVESTGACIÓ PERIODÍSTICA (iniciat el 1960 com AUCA satírica.. per M.Capdevila a classe de F.E.N.)
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25-12-2024 (148 lectures) | Categoria: Articles |
CRÊCHE- La grotte de la tradition paléochrétienne
Le thème légendaire de la naissance dans une grotte se développe au IIe siècle, d'abord dans le Dialogue avec Tryphon 78,5 de l'apologète et philosophe chrétien Justin de Naplouse puis dans le Protévangile de Jacques, ce qui suggère l'existence assez tôt d'une tradition locale sur le lieu précis de la naissance[1]. Les maisons à flanc de colline pouvaient en effet abriter une étable dans une grotte[2]. La Basilique de la Nativité de Bethléem est d'ailleurs construite au IVe siècle au-dessus de plusieurs grottes[3].
L'Évangile du Pseudo-Matthieu du VIIIe siècle combine la version de la grotte et celle de la crèche : le voyage des parents est interrompu sur l'ordre d'un ange qui invite Marie à entrer dans une grotte où jaillit une lumière miraculeuse qui resplendit pendant tout son accouchement.
Deux jours après la naissance, Marie quitte la grotte, entre dans une étable et dépose l'enfant dans une crèche, le bœuf et l'âne l'adorant[4],[N 1]. La tradition de l'association de ces deux animaux remonte au Livre d'Isaïe[N 2],[5].
L'Évangile selon Matthieu[N 3] raconte que les Rois mages adorent l'enfant à Bethléem même, dans une oikos (« maisonnée », domus de la Vulgate). L'allégorie des trois présents (encens, myrrhe et or) est reprise par les apocryphes. Le Pseudo-Matthieu fait donner par chacun des Mages, en sus des présents traditionnels, une pièce d'or[6].
La Légende dorée parvient à mêler tous ces éléments, évoquant le bœuf, unique tête de bétail de Joseph qu'il a emmené pour le vendre, l'âne servant de monture à la Vierge et juxtapose à six mots de distance, la domus de Matthieu et le praesepium de Luc[7].
Le récit de la crèche et de l'adoration des bergers et des mages ne doit pas faire l'objet d'une lecture littéraliste mais appartient au registre littéraire du merveilleux et à la théologie métaphorique. En effet, les récits de l'enfance de Jésus de Matthieu et Luc « posent de nombreux problèmes littéraires et historiques, tant leur écriture apparaît tardive, relevant plutôt du merveilleux à la manière des récits d'enfance du monde judéo-hellénistique »[8]. De plus, la triple mention de l'enfant « couché dans une crèche » (verset 7, 12 et 16) est un effet littéraire[9]. Outre ce merveilleux, le symbolisme de la crèche ou de la grotte est un rappel du dépouillement et de l'humble cadre du lieu de naissance du Christ, reprenant le motif théologique de la kénose[10].
Les plus anciennes représentations de la Nativité sont issues de l'art paléochrétien. Elles sont essentiellement des fresques et des bas-reliefs datant du IIIe siècle et surtout du IVe et Ve siècles[11].
En l'église Sainte Marie de l'Incarnation de Jésus, aujourd'hui basilique Sainte-Marie-Majeure à Rome, on sait qu'une célébration de Noël est commémorée pendant la nuit du 25 décembre depuis le IVe siècle. En effet, la date du 25 décembre a été fixée comme date de la naissance du divin à cette époque. Les débats qui ont amené cette décision ont permis de développer une pratique religieuse autour de cet événement.
À partir du VIe siècle, les écrits anciens, tel le Liber Pontificalis, rapportent que la célébration de la nuit de Noël se déroulait ad praesepe dans cette église de Sainte Marie à Rome, ce qui signifie littéralement « autour de la crèche », mais ce lieu désignait probablement l'« oratoire de la Crèche »[N 4], petite chapelle à quelques mètres de la basilique rappelant par sa disposition et ses reliques la grotte de Bethléem[12].
Ce n'est probablement qu'à partir du XIIe siècle que l'on célèbre la fête de l'Épiphanie avec l'adoration de l'enfant Jésus par les trois Mages, Gaspar, Melchior et Balthazar. C'est dans ce deuxième courant de dévotion que se situe saint François d'Assise.
Une légende tenace veut que François d'Assise ait créé à Greccio, en Italie, la nuit de Noël 1223 la première crèche vivante alors que ces scènes étaient déjà jouées depuis plusieurs siècles par des acteurs[N 5] dans les mystères de la Nativité dans les églises puis sur leurs parvis, tableaux animés à l'origine des crèches spectacles[13]. La tradition hagiographique rappelle, mais sans véritable certitude historique[N 6], que François d'Assise, après avoir été impressionné par sa visite de la basilique de la Nativité de Bethléem, veut reproduire la scène de la Nativité lorsque cette basilique n'est plus accessible aux pèlerins à la suite de l'échec de la cinquième croisade. Il utilise pour ce faire une mangeoire remplie de foin, un âne et un bœuf réels dans une grotte (appelée « Chapelle de la Crèche ») de la région où les frères mineurs avaient établi l'ermitage de Greccio (it) accroché au flanc de la montagne, avec la coopération du seigneur du village Jean Velita de Greccio[14]. L'originalité de François d'Assise est d'avoir célébré une crèche vivante dans un cadre naturel plus évocateur en associant les villageois du Greccio qui ont pu expérimenter la « Nativité » et avoir l'impression d'incarner les personnages des écrits bibliques[15]. Thomas de Celano, premier biographe de François, rapporte que François prêche, durant la messe de Noël, et que l'un des assistants le voit se pencher vers la crèche et prendre un enfant dans ses bras[16]. À Greccio se trouve encore un ermitage franciscain qui commémore cette première crèche vivante. Plus tard, on place parfois un véritable enfant dans la mangeoire. Petit à petit, selon la tradition franciscaine qui apporte une importance démesurée à l'importance du Noël de Greccio en 1223 et à ses conséquences[17], la coutume se répand, sous l'influence de Claire d'Assise et des prédicateurs franciscains, surtout dans les oratoires franciscains en Provence et en Italie, sous forme de crèches vivantes mais aussi de crèches fabriquées avec de grandes figurines en bois ou en terre et qui pouvaient être exposées plus longtemps[18]. Ces figurines ont alors comme finalité de matérialiser l'image du Christ et de ses parents auprès de populations analphabètes.
La plus ancienne crèche monumentale et non vivante connue date de 1252 au monastère franciscain de Füssen en Bavière[19]. Il s'agit d'une crèche permanente qui contient des personnages de différentes tailles en bois. Dans la basilique Sainte-Marie-Majeure est conservée la première crèche permanente réalisée en pierre en 1288, à la suite de la commande du pape Nicolas IV au sculpteur Arnolfo di Cambio d'une représentation de la Nativité[20]. Ces reproductions permanentes de la Nativité se développent particulièrement en Toscane, en Ombrie et surtout en Campanie avec les crèches napolitaines réalisées par des sculpteurs germaniques et qui apparaissent dans les églises au XIVe siècle puis dans les familles aristocratiques de Naples les siècles suivants[21].
Aux XVe et XVIe siècles, les fidèles dans les églises peuvent bercer les « repos de Jésus » en tirant sur le ruban attaché à ces berceaux[22]. Au XVe siècle, dans le cadre des progrès de l'horlogerie, apparaissent les crèches mécaniques qui deviennent populaires au XVIIe siècle dans toute l'Europe, telle le vertep russe[23].
Les premières crèches ressemblant à celles que nous connaissons (mise en scène occasionnelle et passagère de la Nativité non plus sur des peintures, fresques, mosaïques ou bas-reliefs mais avec des statues « indépendantes ») font leur apparition dans les églises et les couvents au XVIe siècle, surtout en Italie, supplantant les formules précédentes[15]. La première crèche miniature documentée historiquement date de 1562 à Prague[24]. Ce sont surtout les Jésuites qui ont diffusé les crèches en modèle réduit (moins chères à confectionner et facilement transportables) dans les églises conventuelles de toute la chrétienté, s'en servant de catéchèse dans le cadre de la Contre-Réforme[25]. La crèche domestique se diffuse progressivement (la première attestée est celle de la duchesse d'Amalfi Constanza Piccolomini di Aragona en 1567[26]), les moines en fabriquant dans ce but des petites en cire avec des personnages habillés de vêtements précieux[18]. Les grandes crèches napolitaines (ornées de statues en bois avec des yeux en verre, démontables et refaites chaque année) de style baroque connaissent leur apogée au XVIIIe siècle[27].
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