The camera was made of brass, and was screwed into place at one end of a large box-shaped tube strongly constructed of wood. At the far end was a rectangular opening over which the glass negative plate was clamped. This held the image that was to be micro-photographed and multiplied many times. The tube was placed against the window, with the glass plate in full daylight.
On the front of the camera was the microscope viewing lens and control, which enabled the photographer to focus on the image plate. Behind this was a chamber enclosing a sensitised glass plate held in a movable copper frame. Dagron sensitised the glass plate with collodion, then covered it with a film of albumin or egg-white, which prevented the plate from losing its sensitivity to light as it dried out. Light was reflected onto the plate through groups of small lenses behind the camera. After exposure, the plate could be moved horizontally or vertically to allow further copies or series of images to be made. The number of lenses varied : the largest cameras contained 25 lenses, which enabled professional photographers to make 450 images on a single glass plate. Dagron suggested that time of exposure would vary between one and three seconds, âdepending on the weather!â
En 1858, un photographe de Manchester exĂ©cuta des photographies excessivement rĂ©duites, en adaptant Ă la chambre obscure un objectif qui produisait une toute petite miniature du clichĂ©. Les photographies microscopiques furent la merveille de lâExposition de photographie qui se tint, en 1859, au palais de lâIndustrie. Elles attiraient lâattention gĂ©nĂ©rale, car elles donnaient la plus prodigieuse idĂ©e de la dĂ©licatesse des impressions photographiques, et confondaient vĂ©ritablement lâimagination. CâĂ©tait un imperceptible fragment de papier, de la grosseur dâune tĂȘte dâĂ©pingle, collĂ© sur une lame de verre. Ă la vue simple on ne distinguait quâun carrĂ© de papier, avec une tache noire au milieu ; mais si lâon regardait cette tache noire Ă travers un microscope grossissant deux Ă trois cents fois, une vĂ©ritable photographie, trĂšs-nette et trĂšs-nuancĂ©e, apparaissait dans lâinstrument.
Lâune de ces photographies microscopiques renfermait le texte imprimĂ© de la proclamation de lâempereur NapolĂ©on III Ă lâarmĂ©e dâItalie. Vue Ă lâĆil nu, elle Ă©tait comme un atome ; si on la regardait au microscope, on lisait : Soldats ! je viens me mettre Ă votre tĂȘte, etc.
Outre le photographe de Manchester, M. Wagner, M. Bernard et M. Nachet avaient prĂ©sentĂ© Ă lâExposition de 1859, des Ă©chantillons de photographies microscopiques.
Mais la nĂ©cessitĂ© dâemployer un microscope aurait empĂȘchĂ© les photographies rĂ©duites de prendre aucune extension. Vers 1860, un photographe de Paris, M. Dagron, aborda cette question en face, et parvint Ă triompher de toutes les difficultĂ©s quâelle prĂ©sentait. Aujourdâhui, on trouve dans le commerce, en quantitĂ©s considĂ©rables, des lorgnettes lilliputiennes, dans lesquelles on aperçoit des portraits, des monuments, des vues, quand on les interpose entre lâĆil et la lumiĂšre. Ces petits bijoux se placent Ă©galement dans une bague ou dans un porte-plume. Quand on dĂ©visse la minuscule lorgnette, pour en examiner lâintĂ©rieur, on nây voit quâun point noir : câest lâĂ©preuve photographique, appliquĂ©e elle-mĂȘme sur une petite tige de verre bombĂ©e, longue de 5 Ă 6 millimĂštres, et grosse comme une allumette de cire. Câest ce bout de baguette de verre qui fait fonction de microscope, pour agrandir et rendre visible lâĂ©preuve photographique.
Par quel procĂ©dĂ© sâobtient cet infiniment petit, quâil faut obtenir parfait du premier coup, parce quâici toute retouche est impossible ? Câest ce que nous allons expliquer.
Les Ă©preuves sâobtiennent par le procĂ©dĂ© Ă lâalbumine, qui, seul, donne les grandes finesses indispensables au clichĂ©.
Le clichĂ© que lâon prĂ©pare pour le rĂ©duire Ă des dimensions microscopiques, est Ă peu prĂšs de la grandeur dâune carte de visite photographique ; on le rĂ©duit Ă lâĂ©tat microscopique au moyen dâune lentille biconvexe Ă trĂšs-court foyer. Lâimage reçue dans une chambre noire, vient impressionner une plaque de verre collodionnĂ©e, de 2 centimĂštres de hauteur sur 7 centimĂštres Âœ de longueur, sur laquelle se produisent Ă la fois, 20 photographies microscopiques, comme il sera expliquĂ© plus loin. On fixe, par les procĂ©dĂ©s ordinaires, cette image qui, obtenue avec un clichĂ© nĂ©gatif, est positive. Câest ce petit clichĂ© positif qui, dĂ©coupĂ© ensuite en petits fragments, fournit les bijoux photographiques.
Le mĂ©rite de M. Dagron, câest dâavoir appliquĂ© le microscope Stanhope Ă rendre visible cette miniature.
On appelle microscope Stanhope une demi-lentille obtenue simplement en coupant en deux un globule de cristal de crown. En appliquant sur une baguette de verre cette demi-sphĂšre de cristal de crown, on obtient un microscope dont lâeffet grossissant est de trois Ă quatre cents fois. M. Dagron eut donc lâidĂ©e de placer ces petites images microscopiques devant un microscope Stanhope, composĂ© simplement dâune baguette de verre portant Ă lâun de ses bouts la petite calotte de crown. Il suffisait dĂšs lors dâappliquer entre lâĆil et la lumiĂšre la photographie ainsi disposĂ©e, pour agrandir et permettre de voir trĂšs-nettement lâĂ©preuve lilliputienne.
Tel est le principe gĂ©nĂ©ral des photographies microscopiques de M. Dagron. Seulement, la prĂ©paration de ces clichĂ©s en miniature est tellement en dehors des opĂ©rations habituelles de la photographie, quâil a fallu crĂ©er tout un matĂ©riel et tout un outillage spĂ©cial. Autant il est facile de mettre lâimage au foyer, dans la chambre obscure ordinaire. autant il est difficile dây parvenir avec une Ă©preuve de la dimension dâun grain de sable. Pour cette mise au point, lâĆil ne suffit pas, il faut un microscope. Câest ainsi que M. Dagron a dĂ» modifier complĂštement les appareils photographiques, pour les appliquer Ă ce cas spĂ©cial. Voici en quoi ses appareils consistent.
Le chĂąssis qui, dans la chambre obscure ordinaire des photographes, doit recevoir la glace collodionnĂ©e, est remplacĂ© par un support mĂ©tallique AB (fig. 81), qui, outre la glace collodionnĂ©e, porte 20 petits objectifs devant produire Ă la fois vingt rĂ©ductions microscopiques de ce clichĂ©Â ; ces vingt Ă©preuves seront sĂ©parĂ©es plus tard, en coupant avec un diamant, la lame de verre en vingt fragments. Sur ce mĂȘme support, A B, sont les verres et le tuyau dâun microscope composĂ©, D, destinĂ© Ă diriger la mise au point.
Les objectifs qui doivent produire les rĂ©ductions microscopiques, sont placĂ©s, Ă lâintĂ©rieur de la chambre obscure, en regard et Ă une assez grande distance du clichĂ© Ă reproduire. AprĂšs ces objectifs, vient la petite glace collodionnĂ©e, sur laquelle se peint lâimage rĂ©duite formĂ©e par les objectifs. Des diaphragmes, qui diminuent la quantitĂ© de lumiĂšre, donnent une grande nettetĂ© Ă lâimage. Une crĂ©maillĂšre et des roues dentĂ©es permettent de faire avancer ou reculer les objectifs pour exĂ©cuter la mise au point.
Tous ces petits organes, câest-Ă -dire les objectifs formant les Ă©preuves rĂ©duites, la glace collodionnĂ©e, qui doit recevoir les images microscopiques, sont Ă lâintĂ©rieur de lâappareil. Câest au dehors que se trouve, le microscope D, qui sert Ă effectuer la mise au point.
Quand on veut opĂ©rer, on dispose lâappareil en face dâune fenĂȘtre, et lâon place le clichĂ© nĂ©gatif Ă lâextrĂ©mitĂ© EF de la chambre obscure, on lĂšve lâobturateur, et lâon reçoit, pendant deux ou trois secondes, la lumiĂšre qui traverse le clichĂ©, et vient peindre sur la plaque de verre collodionnĂ©e, les vingt images microscopiques.
Pour exĂ©cuter la mise au point, on introduit la main dans lâouverture latĂ©rale X, qui est pratiquĂ©e sur une des parois de la chambre noire, et en manĆuvrant la crĂ©maillĂšre qui fait avancer ou reculer les objectifs, on met lâimage bien au foyer. Quand la mise au point est obtenue, on ferme cette ouverture latĂ©rale, en tirant la porte X, qui se meut dans une coulisse.
AprĂšs cette explication gĂ©nĂ©rale de la figure 81, qui reprĂ©sente la chambre obscure microscopique de M. Dagron, le lecteur comprendra mieux la figure 82, qui donne une coupe intĂ©rieure du mĂȘme appareil.
A | photographie servant de modĂšle. |
B | 20 objectifs microscopiques opérant à la fois. |
CE | emplacement de la glace collodionnée sur laquelle se produisent les images microscopiques. |
D | microscope et micromĂštre servant Ă mettre au point |
E | support de lâappareil maintenu par une vis. |
F | diaphragme. |
G | interrupteur mobile au moyen dâune corde Ă poids, P (fig. 81), pour arrĂȘter les rayons lumineux pendant le changement de glace. |
Dans son ensemble lâappareil de M. Dagron consiste, comme il vient dâĂȘtre dit, en une caisse de bois formant une chambre noire trĂšs-allongĂ©e ; car, pour donner une image microscopique, le clichĂ© doit ĂȘtre placĂ© Ă une grande distance de lâobjectif. Le clichĂ© quâil sâagit de rĂ©duire, se place donc Ă lâextrĂ©mitĂ© de cette chambre obscure, dans le cadre A, que lâon dispose au grand jour, en face dâune fenĂȘtre. Les rayons lumineux parallĂšles, qui traversent ce clichĂ©, aprĂšs avoir Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s en partie, par le diaphragme G, Ă lâintĂ©rieur de la chambre noire, viennent se rĂ©fracter dans chacun des vingt objectifs portĂ©s par la piĂšce B. La glace collodionnĂ©e est placĂ©e derriĂšre le chĂąssis CE, Ă lâintĂ©rieur de la boĂźte. D est le microscope composĂ© qui sert Ă mettre lâimage au point.
Cette mise au point ne se fait pas avec lâimage mĂȘme quâil sâagit de reproduire, mais en regardant, Ă travers le microscope D, un micromĂštre, câest-Ă -dire une lame de verre sillonnĂ©e de raies microscopiques Ă©gales et parallĂšles. Lorsque, aprĂšs avoir fait convenablement avancer ou reculer la piĂšce B, qui porte les vingt objectifs, on voit distinctement les raies du micromĂštre, on est certain que lâon est bien au foyer. Alors on remplace le micromĂštre par la glace collodionnĂ©e, et en enlevant lâobturateur on laisse arriver la lumiĂšre sur la plaque sensible.
AprĂšs une trĂšs-rapide exposition Ă la lumiĂšre on retire du chĂąssis la glace impressionnĂ©e et on la porte dans le laboratoire, pour dĂ©velopper lâimage.
Ce dĂ©veloppement se fait Ă la maniĂšre ordinaire, dans un bain composĂ© dâacides gallique et pyrogallique, dissous dans de lâeau alcoolisĂ©e. On place dans une cuvette contenant le bain rĂ©vĂ©lateur, les glaces sortant de la chambre obscure ; pour faciliter le dĂ©veloppement, on ajoute quelques gouttes dâune dissolution dâazotate dâargent.
On ne pourrait suivre Ă lâĆil nu le dĂ©veloppement de lâimage, il faut faire usage dâune loupe, câest-Ă -dire dâune lentille simple, garnie dâune monture (fig. 83). Il faut suivre le dĂ©veloppement Ă la loupe, sur chaque glace et sur chaque image.
Quand lâĂ©preuve est satisfaisante, on la lave et on la fixe Ă la maniĂšre ordinaire, câest-Ă -dire Ă lâhyposulfite de soude. LâĂ©preuve, aprĂšs avoir Ă©tĂ© convenablement lavĂ©e, est terminĂ©e ; câest ce petit clichĂ© de verre qui formera le bijou microscopique.
La loupe ne suffirait pas pour sâassurer que lâimage est parfaite et peut ĂȘtre conservĂ©e ; il faut la regarder avec un microscope composĂ©Â : on place donc la glace portant les vingt Ă©preuves sur le porte-objet dâun microscope composĂ© (fig. 84), et lâon choisit ainsi celles qui paraissent irrĂ©prochables.
Les Ă©preuves Ă©tant choisies, on dĂ©coupe, avec un diamant : la lame de verre de 2 centimĂštres de hauteur sur 7 centimĂštres Âœ de longueur sur laquelle sont formĂ©es les 20 Ă©preuves, en petits carrĂ©s portant chacun une Ă©preuve.
Il sâagit maintenant dâappliquer ces petits carrĂ©s de verre porteurs de lâimage, sur le microscope Stanhope ou le Stanhope, comme on lâappelle plus simplement, et qui consiste, comme nous lâavons dit, en une baguette de verre portant une petite calotte de cristal de crown, pour produire un effet grossissant. Le baume de Canada qui, en raison de sa parfaite transparence, est employĂ© par les opticiens pour coller ensemble les verres des lentilles achromatiques, est la substance adhĂ©sive dont se sert M. Dagron pour fixer Ă lâautre bout du stanhope les petits carrĂ©s de verre porteurs de lâĂ©preuve photographique.
On place le stanhope au bord dâun fourneau un peu chaud, on dĂ©pose une goutte de baume de Canada sur cette surface ainsi lĂ©gĂšrement chauffĂ©e, puis, prenant avec des pinces le petit carrĂ© de verre, on le presse, doucement dâabord, fortement ensuite, contre la base enduite de baume, et on lâabandonne Ă lui-mĂȘme.
Pour sâassurer que lâopĂ©ration a bien rĂ©ussi, que le contact est parfait et sans bulles dâair interposĂ©es, on regarde par lâextrĂ©mitĂ© arrondie de la baguette de verre, qui, faisant fonction de microscope, montre, agrandie et distincte, lâimage fixĂ©e Ă sa base. Si des bulles dâair se montrent encore, câest quâon nâa pas assez appuyĂ© le verre, ou quâon ne lâa pas pressĂ© assez Ă©galement contre la base du stanhope ; on le place donc un instant prĂšs du fourneau, pour rendre au baume de Canada un peu de fluiditĂ©, et lâon recommence le collage avec plus de prĂ©caution.
Alors le stanhope et lâĂ©preuve photographique ne font plus quâun seul tout. Il ne reste, pour terminer ce travail, quâĂ arrondir les points de jonction du stanhope et de lâĂ©preuve. La meule de lâopticien peut suffire pour cet usage ; mais quand on a un grand nombre de verres Ă user, il faut se servir, au lieu dâune simple meule, du tour de lâopticien, qui est infiniment plus commode et plus efficace.
Il est peut-ĂȘtre nĂ©cessaire dâajouter que M. Dagron a presque toujours le soin, quand il sâagit dâun bijou Ă enchĂąsser sur une bague, un porte-plume, de faire usage de deux microscopes Stanhope et de deux Ă©preuves photographiques. On aurait pu, en effet, se tromper de cĂŽtĂ©, et alors nâapercevoir aucune image. En plaçant une photographie avec son microscope de chaque cĂŽtĂ© de la bague ou du porte-plume, on est certain, de quelque maniĂšre que lâon regarde, quâon apercevra toujours une image.
Tels sont les procĂ©dĂ©s, bien intĂ©ressants, on le voit, qui ont permis Ă M. Dagron de crĂ©er les petites merveilles que chacun connaĂźt, dâexĂ©cuter ces photographies qui se portent sur le chaton dâune bague, qui sâenchĂąssent dans un crayon ou un porte-plume. Rien de plus curieux que le petit musĂ©e que possĂšde M. Dagron. Le mystĂšre joue un certain rĂŽle dans ces miniatures imperceptibles ; il y a plus dâun secret, il y a plus dâun roman, dans ces portraits qui se cachent dans une broche ou sous le chaton dâune bague.
On a pensĂ© quâen temps de guerre, les gĂ©nĂ©raux pourraient Ă©crire de cette maniĂšre, leurs ordres et messages secrets. LâenvoyĂ© nâaurait aucune peine Ă cacher cette imperceptible dĂ©pĂȘche, que le gĂ©nĂ©ral qui la recevrait, pourrait lire, en connaissant la maniĂšre de sây prendre.
VoilĂ une application de la photographie microscopique Ă laquelle la guerre a fait songer ; mais ne doutez point, cher lecteur, quâil nây en ait de plus utiles et de plus importantes pour le bien de lâhumanitĂ©.
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