05-06-2014  (2926 ) Categoria: Articles

LE THEATRUM SABAUDIAE

Manifeste politique publié par les ducs de Savoie en 1682

 

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Cette description, la première du genre, est extraite du prestigieux « Theatrum Sabaudiae » ou, plus exactement


Theatrum Statuum Regiae
Celsitudinis Sabaudiae Ducis
Pedemontii Principis
Cypri Regis


publié en 1682, à la suite d’une commande des ducs de Savoie.

Bien évidemment il ne s’agit pas d’un « guide touristique », au sens moderne du terme, mais plutôt, ce Théâtre des Etats de son Altesse Royale le Duc de Savoye, Prince de Piémont, Roy de Cypre , constitue un manifeste politique qui devait montrer aux autres puissances européennes, et principalement à la Cour de Versailles, l’étendue, l’opulence, la variété et la respectable ancienneté d’une principauté essentiellement alpine, à l’exception du comté de Nice, et qui aspirait à la dignité royale.

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Charles-Emmanuel II

L’initiative en revient au jeune duc Charles-Emmanuel II qui, encore placé sous la régence de sa mère, Marie-Christine de France, sœur du roi Louis XIII, incita, dès 1657, la Commune de Turin à faire la relation et à lever les plans, non seulement de la ville mais des lieux de plaisance des environs appartenant à leurs « Altesses Royales ».

Le duc fit appel au célèbre éditeur d’Amsterdam, Joan Blaeu, qui avait déjà fait paraître un Theatrum illustré de gravures des principales villes de Flandres. La rédaction de l’ouvrage devait suivre un plan clairement établi faisant ressortir les différents thèmes choisis : la géographie, l’héritage de l’Antiquité romaine, la présentation des monuments et des églises, l’évocation des paysages ruraux et urbains, les productions de l’agriculture et de l’artisanat ; enfin, quelques précisions relatives aux hommes illustres.

Faute d’un financement suffisant, les villes elles-mêmes devant contribuer à la dépense, dans un contexte économique désastreux, l’entreprise connut un retard considérable. Elle faillit même ne pas aboutir en raison d’un terrible incendie qui, dans la nuit du 2 au 3 février 1672, détruisit presqu’entièrement l’imprimerie des Blaeu qui employait alors pas moins de huit cent ouvriers.

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Victor-Amédée II

C’est alors que Charles-Emmanuel II décida de ne plus se limiter aux seules villes du Piémont mais de représenter également ses possessions d’au-delà des Alpes, la Savoie et le comté de Nice. Il faudra encore dix ans pour que le travail soit achevé, sous le règne de Victor-Amédée II.

Pour la rédaction de l’ouvrage, on fit appel aux plus éminents spécialistes du duché. Citons parmi eux Carlo Morello et son fils Michelangelo mais surtout Giovanni Tommaso Borgonio pour les illustrations et les relevés topographiques, d’une étonnante précision. Quant à la direction éditoriale, elle fut confiée à Pierre Gioffredo, originaire de Nice, historien de la Maison de Savoie et précepteur du futur duc Victor-Amédée II.

En janvier 1682, les Blaeu annoncèrent à la régente, Jeanne-Baptiste de Savoie-Nemours que l’ouvrage était terminé. La première édition du Theatrum, rédigée en latin, comprenait quarante-cinq exemplaires originaux, quatre autres immenses exemplaires dont les planches étaient colorées et un cinquième en noir et blanc. La livraison en fut faite par voie maritime. On fit construire en Hollande, où travaillaient les meilleurs charpentiers de marine de l’époque, deux navires, le « Saint-Victor » et le « Saint-Jean-Baptiste », à bord desquels les précieux volumes furent transportés, entre mai et novembre 1682. Les vaisseaux arrivèrent à Villefranche et de là un convoi de mulets achemina les livres rangés dans des tonneaux jusqu’à Turin.

Cette première édition offerte en cadeau par la Régente aux différentes cours européennes, connut un large succès. Pour autant les éditeurs étaient loin d’être rentrés dans leurs frais. Aussi, en 1693, Pieter et Joan Blaeu décidèrent-ils de publier une seconde édition, cette fois en néerlandais pour rendre l’œuvre accessible à un plus large public. En 1700, leur gendre, Adriaen Moetjens, qui avait repris l’entreprise d’imprimerie, publia une traduction française.

En 1725, un autre éditeur installé à La Haye, Rutgert Christophle Alberts, fit un second tirage en français, dont est tiré le texte présenté ici. Il faudra attendre 1960 pour qu’enfin une édition en italien soit publiée à Turin !

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Frontispice de l’édition de 1725

 


Description de la ville de Villefranche

VILLEFRANCHE de Nice, différente de Villefranche de Piémont, est éloignée de Nice d’environ deux milles vers l’Orient sur le bord d’un Golfe entouré de montagnes & de rochers, où les Alpes maritimes abaissant leur sommet forment un port entre deux promontoires, qui se recourbent ; dont celui qui est à l’Occident s’appelle Mons Bonosus ou Boson, & l’autre à l’Orient se nomme Male-langue.

Pline, Ptolémée et les autres bons géographes de l’Antiquité l’ont appelé le Port d’Hercule de Monœcus, Herculis Monœci Portus ; qui est différent de la Rade de Monaco, comme parlent les Italiens, ou de Mourgues, selon les Français. Lucain fait mention de ce port et de cette Rade, dans le Liv. I de sa Pharsale, en ces termes :

Quâque sub Herculeo sacratus nomine Portus
Urget rupe cavâ pelagus ; non Corus in illum,
Jus habet aut Zephyrus ; solus sua littora turbat
Circius, & tutâ prohibet statione Monœci.
Et Ptolémée décrit séparément dans sa troisième carte de l’Europe, le Port d’Hercule, qui est Villefranche, & celui de Monœcus, qui est Monaco. Après l’embouchure du Var, dit-il, on rencontre sur la mer de Ligurie, Nice Colonie de ceux de Marseille, le Port d’Hercule, qui est Villefranche, les Trophées d’Auguste, c’est-à-dire Torbia, & le Port de Monœcus, qui est Monaco. Et Silius dans le Liv. XV. de la Guerre Punique, appelle les Collines d’Hercule, & les Rochers couverts de nuages de Monaco, les montagnes qui sont entre ces deux Ports, & que l’Itinéraire d’Antonin nomme les hautes Alpes : voici les vers de Silius Italicus :
Interea Rutulis longinqua per aequora victis
Herculei ponto coepere existere colles,
Et nebulosa jugis attolere saxa Monoeci.

Mais quand les Anciens parlent du Port d’Hercule de Monœcus, cela se doit entendre du Port de Villefranche. Et c’est, sans doute, en ce sens qu’il faut prendre ce que dit Tacite au Liv. III de son Histoire ; où après avoir rapporté que Fabius Valens, étant parti du Golfe de Pise, fut contraint de relâcher dans le Port d’Hercule de Monœcus, il ajoute que Marius Maturus, Gouverneur des Alpes Maritimes, n’était pas éloigné de là, étant à Cemenelion, ancienne ville maintenant ruinée, près de Nice, du côté du Nord.

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Les Barbares s’étant emparé, dans la suite, de l’Italie & des Gaules, ce Port fut beaucoup moins habité, ceux qui demeuraient ayant laissé leur ancienne habitation près de la mer, pour mettre à couvert de l’invasion des Barbares leurs personnes & leurs effets, & s’étant allé établir sur le sommet d’une montagne, où ils bâtirent un fort, qui fut appelé dans la suite le Fort de l’Olivier, & qui dans les siècles suivants donna le même nom à ce port. Mais, de peur qu’il ne semblât qu’on abandonnait entièrement le rivage de la Mer, on bâtit au pied de la montagne un beau Monastère appelé de S. Marie de Beaulieu, dont S. Hospitius a été abbé. Ce saint, pour vaquer avec plus de liberté au service de Dieu, s’enfermait quelquefois dans une tour, située dans la presqu’île, où est présentement la forteresse nommée de Sant Sospir ; sur quoi on peut consulter Grégoire de Tours, dans son Histoire des Français, Liv. VI, Chap. 6. Il y avait aussi des cellules ça & là près du port, construites par des moines & par des ermites, principalement dans l’endroit où l’on voit encore des masures de l’église de S. Jean aux Crottes, & de S. Etienne de Cortina.

Les choses demeurèrent en cet état, jusqu’en M.CC.XCV que Charles II, Roi de Jérusalem & des deux Siciles, & Comte de Provence, transporta les habitants du Mont de l’huile dans l’endroit qu’on appelle présentement Villefranche, ceignit le lieu de murailles & de tours, y bâtit une église consacrée à l’archange S. Michel, & fit conduire une fontaine dans la ville pour la commodité des habitants, qu’il honora d’ailleurs de plusieurs privilèges & exemptions, pour attirer dans ce port les marchands & les étrangers. Elle a aussi souvent été honorée de la présence des personnes du premier rang. Ce fut à Villefranche que se rendirent l’Anti-pape Benoît XIII, Pape parmi ceux de son parti, l’Empereur Sigismond & Ferdinand Roi d’Aragon, l’année M.CD.VI & la suivante, pour conférer ensemble. Béatrix, fille du roi de Portugal & épouse de Charles, duc de Savoie, y aborda en M.D.XXI avec la flotte qui l’escortait.

Le Pape Adrien VI y fut en M.D.XXII & le roi de France François 1° en M.D.XXV lorsqu’après la bataille de Pavie il fut conduit en Espagne. En M.D.XXVII, F. Philippe Villiers de l’Isle Adam, grand maître de l’ordre de S. Jean de Jérusalem, après avoir perdu la ville de Rhodes, mena les chevaliers à Villefranche afin que, du consentement du duc de Savoie, ils demeurassent à Nice. En M.D.XXIX l’Empereur Charles-Quint, venant d’Espagne en Italie par mer, aborda à Villefranche ; & ce même prince y fit un plus long séjour en M.D.XXXVIII lorsque pour conclure la paix avec François Ier roi de France, par la médiation du pape Paul III, ces trois grands princes s’assemblèrent à Nice. Je passe sous silence divers autres papes & personnes du premier rang qui se sont rendus à Villefranche en divers temps & où elles ont été très commodément & très bien reçues ; comme cela est arrivé de notre temps & du temps de nos pères aux archiducs d’Autriche, au cardinal infant, à la reine d’Espagne & à l’impératrice.

Mais afin de rendre ce port plus assuré, Emmanuel-Philibert, duc de Savoie, y fit bâtir une citadelle sur un rocher qui commande le plus la mer & qu’il fallu couper pour cet effet avec le fer & le feu ; il la munit en même temps de plusieurs grosses pièces d’artillerie, y mit une bonne garnison ; & en donna le gouvernement à André Provana de Layniasco, comte de Frosasque, auquel y confiera aussi le commandement des galères qu’il avait fait construire, dont deux furent données à l’ordre de S. Lazare & à celui de S. Maurice.

Le même prince fit encore bâtir le fort de S. Alban sur le sommet de la montagne voisine, afin qu’il n’y eût point d’endroit dont l’ennemi pût s’emparer, pour battre Villefranche. Il fit aussi faire le môle qu’ils appellent Darsène, pour y tenir les galères en sûreté ; & une partie ayant souffert du dommage par une subite tempête arrivée en M.D.LXXV & qui fit périr quelques galères d’Espagne qui y étaient, le même duc la fit réparer dans la suite. Charles-Emmanuel son fils & Victor-Amédée son petit fils, tous deux ducs de Savoie, afin que tout le monde pût jouir de la commodité de ce port, en firent un port franc pour toutes les nations, en mémoire de quoi la ville de Nice érigea ce monument, qui est de la composition du célèbre Emmanuel Theosoro, ce favori des muses, si savant dans la belle littérature :

MAGNO CAROLO SABAUDIAE DUCI,
ET VICTORI AMEDEO INVICTISSIMO FILIO,
QUOD IMMENSA REGALIUM ANIMORUM AMPLITUDINE
NON SUOS TANTUM POPULOS,
SED UNIVERSUM TERRARUM ORBEM COMPLEXI,
NATIONS OMNES
GRATUITA PORTUOSI LITTORIS IMMUNITATE
MAGNIS AUCTA COMMODIS RECIPI VOLUERINT,
AETERNUM GRATI ANIMI MONUMENTUM
AD OMNIBUS UBIQUE POPULIS DEBITUM
NICIA FIDELIS COLLOCAVIT.
C’est-à-dire
Au grand Charles-Emmanuel duc de Savoie
Et à l’invincible Victor-Amédée son fils,
Qui, par leur générosité royale,
Dont ils on voulu donner des témoignages
Non seulement Ă  leurs peuples,
Mais aussi à toute la terre ;
Veulent bien recevoir gratuitement dans ce port très commode
Toutes les nations ;
La fidèle ville de Nice
A dressé ce monument éternel d’une reconnaissance
A laquelle sont obligés tous les peuples du monde.
Charles-Emmanuel II, duc de Savoie, ne voulant pas être moins généreux que ses prédécesseurs, ne se contenta pas de confirmer la franchise de ce port, il en augmenta les privilèges ; & pour faire de Villefranche une ville de négoce sûre et commode, il y invita les marchands de toutes les nations, & y établit une compagnie, pour acheter en argent comptant les marchandises qui s’y exposeraient, pour en faire des échanges & les transporter en piémont & dans d’autres pays. Il fit aussi construire un bâtiment public que les italiens nomment lazaret, sur la droite du port, ayant pour cet effet coupé le rocher avec le fer & le feu, & dépensé des sommes immenses. Aussi peut-il être mis au rang des plus beaux édifices d’Italie. Il sert à serrer les marchandises & à loger ceux qu’on oblige à faire quarantaine, avant que d’entrer dans la ville. Celle de Nice en fit bâtir presque dans le même temps, par les ordres du duc, un semblable, mais plus petit, dans l’endroit de la montagne, qui est vis-à-vis.

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C’est ce que nous avions à dire pour le présent du port de Villefranche, qui est si grand qu’il peut contenir des flottes entières & les plus grands vaisseaux. Riccioli, Morisot, Leander Alberti, Cluvier, Merula, & autres auteurs en parlent plus amplement, en traitant des lieux de cette contré où les vaisseaux peuvent aborder. Seulement ne dois-je pas oublier que le port de Villefranche étant à l’abri de tous les autres vents, est exposé au Sud-Ouest ; mais l’art et la nature ont pourvu à cet inconvénient ; l’art par le moyen du môle de darsène, construit par le duc Emmanuel-Philibert ; & la nature par la commodité d’un autre port fort vaste situé à l’orient, où l’on pêche toutes les années une grande quantité de thons. Ces deux ports sont séparés par un petit isthme entre le continent & la presqu’île, dans lequel est la forteresse imprenable de S. Hospicius, dont j’ai parlé ci-dessus.




Notes de lecture

Le texte introductif est largement emprunté à Anne Weigel, historienne, membre de la Société savoisienne d’histoire et d’archéologie, auteur d’une très remarquable et très complète étude sur le Theatrum Sabaudiae que l’on trouvera à la page :

Anne Weigel : Le Theatrum Sabaudiae

BLAEU : la dynastie des Blaeu compte au moins trois générations. C’est d’abord Willem Janszoon Blaeu (1571-1638), élève du célèbre astronome Tycho-Brahé et auteur d’une carte du ciel qui fit référence à l’époque. En 1600, il fonde sa propre imprimerie-librairie à Amsterdam. Son fils Joan I (1596-1673), cartographe et graveur sera le principal artisan du Theatrum Sabaudiae, travail achevé par les trois petits-fils, Willem (1635-1685), Pieter (1637-1706) et Joan II (1650-1712) qui maintiendront la réputation de leur maison d’édition jusqu’au début du XVIII° siècle.

Charles-Emmanuel II : 14e duc de Savoie, de 1638 à 1675. Né à Turin le 20 juin 1634, il est le fils cadet de Victor-Amédée Ier et de Christine de France, « Madame Royale », la sœur du roi Louis XIII. Il devient duc à 4 ans, à la mort de son frère ainé. Sous la régence de sa mère, qui maintiendra le duché dans le giron de la France, l’influence de cette dernière se fera de plus en plus sentir, sous la pression absolutiste de Louis XIV. Et l’on comprend mieux ainsi les ambitions de Christine de France et du duc, à travers la publication du Theatrum Sabaudiae. En 1663, Charles-Emmanuel II épouse en premières noces sa cousine Françoise-Madeleine, fille de Gaston, duc d’Orléans. Devenu veuf un an plus tard, il se remarie avec Marie-Jeanne-Baptiste de Savoie-Nemours. Il meurt le 12 juin 1675.

Victor-Amédée II, 15e duc de Savoie, de 1675 à 1713 puis roi de Sicile, de 1713 à 1720 et enfin roi de Sardaigne, de 1720 à 1730. Né à Turin le 4 mai 1666, il est lui aussi placé, lorsqu’il succède à son père en 1675, sous la régence de sa mère qui poursuivra une politique identique de rapprochement avec la France. Deux ans après la publication du Theatrum Sabaudiae, en 1684, il épouse Anne-Marie d’Orléans, nièce de Louis XIV. Il écarte sa mère du pouvoir et n’aura de cesse de rendre à la Savoie son indépendance. Mais il se heurte aux ambitions belliqueuses de Louis XIV qui, sur les conseils de Vauban, envahira par deux fois le comté de Nice qu’il ne restituera qu’en 1713.
La même année, à la suite du Traité d’Utrecht, qui met fin à la guerre de succession d’Espagne, le duc de Savoie accède enfin au titre de roi en obtenant la Sicile qu’il échange ensuite contre la Sardaigne en 1720. C’est alors qu’il entreprend la construction du "port royal" de Villefranche, tel qu’il demeure encore aujourd’hui.

BORGONIO Giovanni Tommaso (1620-vers 1690) est le créateur de la plupart des planches gravées du Theatrum Sabaudiae. Il serait né à Pernaldo, en Ligurie, patrie de la célèbre famille d’astronomes Cassini. Entré dans l’administration turinoise en 1649-1650 comme secrétaire du duc Charles-Emmanuel II, il devient ingénieur des fortifications, topographe et cartographe, titre officiel qu’il acquiert en 1676.

MORELLO Carlo. Premier ingénieur et lieutenant-général de l’artillerie puis architecte, il participe à l’élaboration de plans, dont le parc de Racconigi, et à la construction de nombreux bâtiments comme le Palais royal de Turin dont il achève la façade. On lui doit des Avvertimenti sopra le fortezze di S.A.R. (Observations sur les forteresses de S.A.R.), carnet de croquis publié en 1656, parmi lesquels de nombreux plans des forteresses du comté de Nice ainsi qu’un plan d’extension de la ville et un projet de port aux Ponchettes (sous la colline du château).

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Pierre Gioffredo

GIOFFREDO Pierre est né à Nice le 16 août 1629. Après une solide formation au collège que les Jésuites venaient d’implanter à Nice, il est nommé directeur des écoles primaires de la ville, fonction qu’il assumera jusqu’en 1660. En 1653, il est ordonné prêtre.
En 1657 il publie sa première oeuvre historique, le Nicaea Civitas sacris monumentis illustrata (La ville de Nice illustrée par ses monuments sacrés) qui le fait remarquer par le duc Charles-Emmanuel II qui l’invite à Turin où il sera nommé historien de la Maison de Savoie en 1662 puis précepteur et aumônier du futur duc Victor-Amédée II en 1673. L’année suivante il reçoit aussi la charge de bibliothécaire ducal.
En 1679 il reçoit la croix de l’ordre des Saints-Maurice-et-Lazare. Après l’accession au trone de Victor-Emmanuel II, il est déchargé de ses fonctions de précepteur et reçoit, en 1688, l’abbatiat du monastère de Sainte-Marie des Alpes (Notre-Dame d’Aulps, au sud de Thonon) qu’il échange en 1689 contre celui de Saint-Pons, à Nice où il rentre pour y mourir le 11 novembre 1992, non sans avoir, au préalable, négocié la capitulation de la ville auprès des Français en mars 1691.

Outre le Theatrum Sabaudiae dont il fut le principal rédacteur, l’œuvre majeure de Gioffredo est sa Storia delle Alpi marritime, Histoire des Alpes-Maritimes dont il termine la rédaction en latin et en italien, en 1680 mais qui ne sera imprimée et publiée qu’en 1839 ! Une traduction en Français par l’Acadèmia Nissarda de cet ouvrage, depuis bien longtemps introuvable, devrait bientôt paraître. Elle est impatiemment attendue car cette Histoire, reprise et copiée par de très nombreux historiens niçois, fait toujours autorité


Mis en ligne le 7 juillet 2007






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